Le village préhistorique de Ma'adi
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informations scientifiques et techniques, sous quelque
forme que ce soit (photographique, dessin, textuelle)
apparaissant sur le site internet du GREPAL tombent sous
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contrevenant s'expose à des poursuites juridiques.
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LE QUARTIER OCCIDENTAL
DU VILLAGE PREHISTORIQUE DE MA’ADI
(EGYPTE)
Projet
de fouille archéologique
(Première version: septembre 1996)
Luc Watrin
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EGYPTE PRE-PHARAONIQUE : Contribution
à l'étude du Delta du Nil et des relations
égypto-palestiniennes. |
Remerciements
Je
tiens à remercier particulièrement les docteurs I.
Rizkana et Y. Fayyed de l’Université du Caire
(Département de Géographie) pour leur disponibilité,
leur ouverture aux jeunes chercheurs, l'accès au
matériel et au site (1994-1999) qui ont permis
l'élaboration de ce document. De même, je remercie le
professeur F. A. Badawi de l’Université de El-Azhar pour
son soutien. Je souhaite également exprimer ma gratitude
aux différents membres du SCA (Supreme Council of
Antiquities) pour leurs encouragements dans ce projet.
Ma reconnaissance va également aux membres du GREPAL :
O. Blin (archéologue-architecte D.P.L.G., ingénieur de
recherche AFAN), P. Brihaye (archéologue), M. Hamma
(linguiste) et Caroline Bacon (archéologue) pour leur
aide dans l'élaboration de ce projet ainsi qu’aux
membres du CEDEJ qui m’ont permis l’accès à la
documentation cartographique.
NB: Les documents A à L se trouvent en
annexes en fin de page. |
AVANT-PROPOS
Ce
projet est européen et s'inscrit dans le cadre de la
recherche archéologique préhistorique au Proche Orient,
berceau de la civilisation urbaine et de l'écriture.
Il est supporté par une association de type
loi 1901, le G.R.E.P.A.L. (Groupe de Recherche Européen
Pour l'Archéologie au Levant). Sa vocation est
d'intervenir sur le plan archéologique sur des sites
menacés de destruction rapide par l'extension urbaine
des grandes métropoles ou les grands projets agricoles
du Proche Orient. Les archéologues engagés dans cette
association ont tous été formés en Europe dans le cadre
de l'archéologie nationale de sauvetage où ils ont
acquis, par leur présence continue sur le terrain, une
expérience unique dans le traitement de sites menacés et
dans la publication scientifique des données. Les
premiers projets de l’association s’orientent vers le
Delta du Nil et sa périphérie.
Le "projet Ma’adi" est inédit puisque, pour
la première fois, des archéologues professionnels de
différents pays interviendront ensemble dans le cadre
d'une fouille de sauvetage en Egypte. En outre, il est
novateur car il s'intéresse aux origines mêmes des
dynasties pharaoniques : il traite en effet de la
préhistoire du Delta du Nil et du développement des
premières cultures urbaines en Egypte.
Pour être mené à son terme, il nécessite des fonds
publics ou privés, les instituts européens à l'étranger
ne pouvant financer seuls des opérations de sauvetage
archéologique.
De nombreux exemples de mécénat (EDF à
Saqqara, à Karnak et, plus récemment, les fouilles
sous-marines d'Alexandrie) ont permis de soutenir des
projets sur des périodes historiques (Egypte
pharaonique) intéressant un très large public ;
l’investissement culturel de ces sociétés a eu un impact
médiatique positif pour elles auprès des populations.
En retour de l’aide financière d'une
entreprise, le GREPAL se propose de lui exprimer sa
reconnaissance par :
- l'affichage d'un panneau publicitaire sur le site ;
- l'association de l'entreprise dans les publications,
les articles dans les médias grand public (Archéologia,
Science et Vie...) et les expositions ;
- des conférences exposant les recherches en cours et
les résultats obtenus pourront être organisées au sein
de l'entreprise ;
- les relations avec les média locaux et internationaux
d'information ;
- la visite du site par les membres de l'entreprise ;
Pour toute information contacter :
G.R.E.P.A.L - 10 rue de la Côte d'Argent,
92410 Ville d'Avray - France.
tel: 01 47 50 46 88. E-mail : luc.watrin@grepal.org
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Figure 1: Localisation du site au
niveau régional
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Figure 2: Le Caire, 10 août 1994
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©SPOT IMAGE
CEDEJ-OUCC
GÉOSYSCOM
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INTRODUCTION
Ma’adi est un important site préhistorique dans
la région du Caire (fig. 1-2). Sa position, sur une
basse terrasse à l'abri des crues du Nil, l'a en grande
partie préservé ; cependant, il est aujourd'hui menacé
de disparition complète par l'extension urbaine du Grand
Caire (fig. 3-5, ann. A).
Nous souhaitons, dans ce document, présenter Ma’adi sur
le plan archéologique et alerter le public de
l’extension urbaine qui le menace et risque de la faire
disparaître alors que les principales problématiques
n'ont pas été résolues.
Nous rappellerons tout d’abord l'importance de Ma’adi
dans l'histoire intra et extra régionale du Delta du
Nil ; nous insisterons ensuite sur l'intérêt d'y
réaliser des fouilles, en particulier sur un secteur
épargné par les opérations archéologiques anciennes et
le récent développement immobilier, afin d’en comprendre
l’histoire.
Deux campagnes de prospection de surface réalisées en
1994 puis en 1995 et 1996 par L. Watrin (certains
résultats sont intégrés dans ce rapport), sous la
responsabilité du professeur I. Rizkana, directeur de
Ma’adi, révèlent un fort potentiel archéologique à la
périphérie occidentale du site, sur une surface
d'environ 10 000 m². Par ailleurs, une approche
stratigraphique est encore possible (présence d’une
sédimentation d’occupation sur près d’1 m d’épaisseur
par endroits), technique de fouille aujourd’hui
indispensable mais qui n'a pu être jusqu’ici pratiquée
sur le site.
Ajoutons aussi que le périmètre archéologique est
convoité par les compagnies immobilières Nerco et
Ma’adi qui ont déjà bâti sur une partie
importante du village préhistorique (fig. 3-5). Elles
pourraient avoir inspiré un récent
article du journal El-Wafd.
La destruction de ces derniers vestiges serait une perte
majeure pour l'archéologie régionale. Une opération de
fouille dotée de moyens modernes d'exploration
permettrait de vérifier les différentes problématiques
du site et d'enrichir nos connaissances sur l’Égypte
prédynastique.
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Figure 3: Vue générale du secteur
occidental de Ma'adi (1996)
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Figure 4: La ville de Ma'adi au début des
fouilles (Menghin/Amer, 1932, pl. III)
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1. SITUATION ET
BILAN DES TRAVAUX RÉALISÉS
1.1. Un faciès régional original
Ma’adi
est le site éponyme de la civilisation du même nom qui
s’est récemment enrichi d’un nouveau site partiellement
contemporain, celui de Bouto, faciès culturel qui
caractérise la Basse-Égypte autour de 3900-3500 avant
J.-C. Ces villages sont en relation étroite avec la
Palestine dès leur origine semble t-il, comme l'atteste
la présence de céramiques datant de la fin du
Chalcolithique Récent (Bouto I) et du début de l’âge
Bronze Ancien I (Ma’adi) ( D. Faltings, 1995, Seventh
International Congress of Egyptologists, Cambridge).
Au
milieu du IVe millénaire, l'Égypte présente plusieurs
faciès régionaux qui peuvent se résumer principalement à
deux ensembles (ann. M) :
- la civilisation dite de Buto et de Ma’adi
citée ci-dessus.
- celle de Naqada en Haute Égypte, localisée dans la
région de la grande boucle du Nil, au débouché des
pistes du Wadi-Hammamât.
1.2.
Histoire des fouilles
Le site
de Ma’adi est découvert par Bovier Lapierre en 1913 ; il
publie en 1926 les premières données archéologiques (Bovier-Lapierre,
P. CIG, 1926, 306).
En 1930, les professeurs Amer et Menghin de l'Institut
de géographie du Caire commencent les fouilles sur le
site qui se trouve au sud du petit village de Ma’adi,
alors lieu de villégiature de la communauté étrangère en
Egypte (Menghin O./Amer M, Excavations at Ma’adi, 2
volumes, Cairo, 1932 et 1936). Il présente une vaste
zone de débris légèrement recouverte d'un fin dépôt de
sable éolien sur plus d'un kilomètre de long, sur une
basse terrasse du Nil, au nord des carrières de Toura
(fig. 4, ann. B). Le secteur oriental du site est
partiellement détruit par l'installation d'une base
militaire. Pour ces raisons, les premiers archéologues
implantent un maillage de 10 x 10 m sur la partie
médiane du village qui présente par ailleurs la plus
grande accumulation (couches épaisses de plus de 1 mètre
en ce secteur).
En 1948, I. Rizkana rejoint l'équipe de
Ma’adi et les fouilles se poursuivent avec M. Amer
jusqu'en 1953 (M. Amer/I. Rizkana, BFACU 15, 1953 : 97ff
). La surface fouillée est impressionnante, près de
40.000 m² ; néanmoins, selon les fouilleurs, le matériel
archéologique étant homogène dans toutes les couches
(sic !), aucune fouille stratigraphique n'y a jamais été
pratiquée (la méthode de fouille consiste en de grands
décapages arbitraires, par passes de 20 cm, jusqu'aux
structures et au substrat). Cette campagne de fouilles
révèle les arasements ou les négatifs de cabanes en
structures légères (pisé, bois), d'importantes
jarres-silos en céramique (ann. H) et quelques
structures creusées dans le substrat, dont une de plan
rectangulaire.
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Figure 5: Localisation du site
préhistorique de Ma'adi (banlieue sud du Caire) |
Figure 6: Ma'adi au carrefour
des cultures naqadiennes et palestiniennes (vers
3800-3600 av. J.-C.)
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La plus grande
partie de la production céramique (80%) se compose de
petites jarres de forme globulaire à fond rond et de
vases à pied annulaire (ann. G). La présence de
céramiques importées de Palestine (3% de l'assemblage)
atteste d'échanges extra-régionaux. On note des
productions spécifiques comme les vases en basalte (ann.
J) (en particulier ceux avec une base annulaire,
caractéristique de la poterie Ma’adienne que l'on ne
trouve pas dans la poterie naqadéenne
[Kaiser, 1956 :
99, 100 : note 1; Rizkana/Seeher, 1984 : 251])
qui ont pu servir de contrepartie commerciale aux
produits importés.
Le
village de Ma’adi a été daté dès les premières
fouilles au milieu du IVème millénaire, par Menghin (Menghin,
1934, Mitt. Kairo, V : 113-114) grâce au matériel
importé d'autres régions (Palestine notamment). La
nécropole de Ma’adi est identifiée au sud du village et
partiellement fouillée (aujourd'hui sous la rue 206 dans
le quartier de Degla). Une seconde, plus récente (Ière
dynastie), avait été découverte par Brunton (Brunton,
1939, ASAE 39 : 419-425) à 1 km au sud du village
préhistorique, près de la station de métro Sakanat
el-Ma’adi. Pendant 40 ans, aucune publication n’est
effectuée ; le matériel est entreposé dans un dépôt de
fouille construit sur le site par l'Université du Caire
et placé sous la surveillance de deux gardiens.
En
1984, l'Institut d’Archéologie Allemand du Caire,
propose de publier les fouilles de Ma’adi. Le premier
volume, sous la direction de J. Seeher, est édité en
1987 (Ma’adi I) ; il est suivi de trois autres (Ma’adi
II-III-IV). En 1983, une mission italienne engage
des fouilles sur le secteur médian de Ma’adi (Caneva
et al. 1987, AAR 5 : 105-114) mais les résultats
semblent limités et ne sont toujours pas publiés
(environ 400 m² fouillés qui livrent quelques trous de
poteaux et des jarres de stockage).
Enfin,
en 1985-1986, l’Université de El-Azhar, sous la
direction du professeur F. A. Badawi, engage une fouille
sur le secteur occidental du site, encore jamais
exploré. Il livre une structure semi-enterrée mais les
fouilles ne sont pas poursuivies (Cette structure est
implantée sur l'aire du village préhistorique. En
l'absence de toute information sur le matériel céramique
qui lui est associé [recherches
en cours], elle
peut-être contemporaine ou postérieure
[tombe de la Ière
dynastie ?]). On
remarquera qu'aucune fouille (à l'exception du sondage
de F. A. Badawi) n'a été pratiquée sur le secteur
occidental du site qui pourrait sans doute se révéler
prometteur. C'est sur ce secteur que nous proposons une
intervention archéologique (Les récents sondages menés
unilatéralement en Octobre 1999 par une équipe du DAI à
Ma’adi-ouest sur les bases de notre projet -et que nous
avons vigoureusement dénoncés- n’a livré aucun résultat
tangible).
2. INTÉRÊT DU
SITE ET PROBLÉMATIQUES EN SUSPENS
2.1.
Une problématique d'habitat
Ma’adi
est le seul village préhistorique de Basse Égypte a être
conservé dans son intégralité, mis à part Bouto dans le
Delta occidental situé, pour les niveaux plus on moins
contemporains, sous 7 m de sédiments et seulement
accessible dans le cadre d'étroits sondages (premières
fouilles de T. Von der Way puis de D. Faltings, DAI).
L'Égypte au sud du Grand Caire ne conserve en effet,
selon les données actuelles, aucun vestige d'habitat à
l’exception de Hiérakonpolis. Les villages badariens et
naqadéens sont aujourd'hui très certainement sous les
villes modernes, détruits par les crues ou les paysans à
la recherche de limons (les sabakhin). Un cas
d'espèce peut être trouvé en Haute Égypte sur le site de
El-Adaïma, fouillé par une mission française depuis 1991
à laquelle nous avons participé (Midant-Reynes et al.
1996, "The Predynastic Site of Adaïma", Egyptian
Archaeology n°9 : 13-15). Si la nécropole est
partiellement conservée (75% de tombes ont été pillées)
et livre un abondant matériel funéraire, incluant des
importations de Nubie et de Basse Égypte (SP 404), le
village le plus ancien (datable de Naqada IIa-d),
installé au sommet d'une dune, est marqué par de grandes
dépressions qui sont les négatifs d'habitations en
briques crues, matériaux naturels récupérés par les
paysans afin de fertiliser leurs terres. Les seuls
espaces conservés sont les cours successives qui
révèlent quelques installations domestiques secondaires
(meules, jarres de stockage de la classe B, sépulture
d'animaux et d’immatures).
La
compréhension d'une société préhistorique à travers ses
seuls cimetières (cas de l'archéologie égyptienne) est
insuffisante. Pour cette raison, l'existence d'espaces
domestiques en bon état de conservation, comme celui de
Ma’adi, nécessite une vigilance et des efforts
particuliers. Ce sera nécessairement l’un des axes
principaux de la recherche pour ces périodes.
2.2.
Une architecture originale : les structures
semi-enterrées
La présence à Ma’adi de structures architecturales
semi-enterrées de plan quadrangulaire ou elliptique,
aménagées dans le substrat, est unique en Égypte ; elles
nécessitent que l’on s’y attarde puisque leur nature n'a
jamais été précisée (habitation ou entrepôt ?).
Certaines d’entre-elles pourraient refléter des
techniques architecturales venues de Palestine. Si ces
structures sommairement étudiées en 1940 sont
aujourd’hui inaccessibles car détruites par l’extension
de la ville moderne de Ma’adi (elles se trouvent
aujourd'hui sous les immeubles de la rue 216 à l'angle
S-E de la station de la radio), une structure comparable
(fig. 7-8, ann. C-D) a été dégagée par une fouille
égyptienne dirigée par F. A. Badawi en 1985-1986 (Badawi
F. A. 1987. Kurzbericht über die
neuen ägyptischen Ausgrabungen in Ma’adi (Prädynastisch)".
Mitteilungsblatt der Archaeologia Venatoria e. V.
12, 58ff). Mise a part une courte notice archéologique (Badawi,
1987), celle-ci n’a fait l’objet d’aucun rapport ni
publication spécifique, ni même d’une véritable
datation.
Cette structure est semi-enterrée, de plan
elliptique, et entièrement construite en pierre. Ses
dimensions hors-tout sont de 10,50 x 5,50 m pour une
profondeur conservée de 2 m. Les murs sont épais de 0,60
à 0,80 m et appareillés en blocs calcaire grossièrement
équarris et d’épaisseur variable. Un accès de 2,50 m de
long sur 0,80 m de large est aménagé sur son flanc nord
près de l’angle est. Elle présente sur la face ouest les
vestiges de deux couches d’enduit de terre (au moins
deux réfections). Une niche de 0,50 m x 0,50 m est
aménagée dans la partie supérieure du mur nord. Les
angle intérieurs sont arrondis, ainsi qu’à l’extérieur
au moins sur trois côtés tel qu’on peut actuellement en
juger in situ.
Sa chronologie précise est problématique. F. A. Badawi
et nous même ne doutons pas de son ancienneté. Pour leur
part, U. Hartung pense que cette structure est beaucoup
plus récente et serait une citerne d’époque islamique.
Son collègue T. von der Way y voit une tombe de la Ière
ou Seconde dynastie, comparable à celles de Helwân (U.
Hartung et T. Von der Way, comm. Pers).
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Figure 7: État de la structure excavée
lors de son dégagement (F. A. Badawi)
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Fig. 7. Etat de la structure excavée lors de son
dégagement (F. A. Badawi)
On peut
pourtant trouver des points de comparaison entre cette
structure et l’architecture que l’on connaît en
Palestine et au Liban. Par exemple sur le site de
Sidon-Dakerman au Liban sud (Saidah, R. 1979.
Fouilles de Sidon-Dakerman : l'agglomération
chalcolithique, Berytus XXVII : 29-76) pour la période
contemporaine du début du Bronze Ancien I (BA Ia, vers
3650-3400 av. J. C.).
Un
autre indice peut étayer l’hypothèse d’une datation
ancienne, la découverte par F. A. Badawi, sur le sol de
la structure, d'un foyer et de grandes jarres de
stockage (matériel entreposé dans un dépôt du Supreme
Council of Antiquities à Giza), certainement du même
type que celles trouvées aux alentours lors des
précédentes fouilles (Badawi ne donne aucun
renseignement particulier sur ces jarres, on peut donc
penser par conséquent qu’elles étaient du même type que
les pithoi associés aux structures domestiques du site).
De plus, le mortier liant les pierres de la
construction contient de nombreux fragments de céramique
Ma’adienne du même type que celle affleurant en surface
du site (notamment de nombreux fragments de vases à base
annulaire). Cela pourrait indiquer une exploitation
directe des sols environnants pour extraire les
constituants du liant des maçonneries, et donc
éventuellement signifier soit une phase contemporaine
soit une phase tardive de l’occupation du site.
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Figure 8: Structure excavée. Plan
sommaire de l'état actuel (1996) et section.
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Cette construction
n’est pas unique puisque des structures apparentées ont
été découvertes en 1940 à proximité immédiate, dans
l’emprise occidentale de l’habitat (Rizkana/Seeher,
1989, Ma’adi III : pl. XIV-XV). Elles se présentent
uniquement sous la forme de fosses oblongues ou
rectangulaires (avec parfois un parementage de pierre ou
de briques crues, et le plus souvent des traces de trous
de poteaux indiquant des parois en matériaux légers),
accessibles également sur l’angle d’une des faces (Rizkana/Seeher, 1989, Ma’adi III : pl. XV : 1-3). Elles
pourraient donc caractériser une étape ancienne voire un
schéma primitif de ce type d’installation.
2.3.
Les problèmes de chronologie régionale et de
stratigraphie
Les
principaux problèmes du site de Ma’adi sont d'ordre
chronologique et stratigraphique.
Le site
semble avoir fonctionné pendant plusieurs siècles. Sur
la base de datations absolues, la fourchette obtenue par
le C14 est 3985-3515 av. J.-C. (Rizkana/Seeher,
1989, Ma’adi III : 82). Les objets en pierre,
vases, palettes rhomboïdales, massues discoïdales
(ann. L), indiqueraient une séquence Naqada I‑IIa (Rizkana/Seeher,
1984 : 244-249). Les importations de Haute-Égypte ont
permis à W. Kaiser de placer la genèse du village autour
de Naqada Ib, et sa fin au tout début de Naqada IIc, ce
qui reste approximatif. Les importations de Palestine
placent Ma’adi au tout début de l'Age du Bronze Ancien I
(BA Ia) soit entre 3700 et 3400 av. J.-C. (Sur les bases
de notre travail de doctorat
[en cours de
rédaction]). La possibilité que le site ait débuté avant de rentrer en
contact avec d'autres sphères régionales (dès la fin du
badarien ou Naqada Ia) n'est cependant pas à exclure, ce
qui rendraient cohérentes les datations absolues les
plus hautes.
Les
fouilles ayant été menées sans tenir compte de la
stratigraphie, il n'a pas été possible de déterminer les
différentes phases d'occupation; cependant,
l'accumulation est d'environ 1 m sur la partie centrale
du village. Nos propres observations montrent
l'existence d'au moins 12 niveaux archéologiques dans ce
secteur (ann. A-B).
Ma’adi
représente certainement le seul site d’Égypte stratifié
aisément accessible pour cette période ; il pourrait
permettre d’obtenir des informations inédites sur
l’évolution de l’habitat et de son architecture comme du
mobilier domestique associé (productions locales et
importations) et d’établir par sériation les
chronologies et l’évolution des assemblages culturels au
sens large.
Il
semble que le travail d'observation réalisé par K.
Bittel en 1931 (Rizkana/Seeher, 1987, Ma’adi I : 19) qui
conclut à une homogénéité de matériel dans toutes les
couches (et qui eut pour conséquence l'abandon de toute
fouille stratigraphique sur le site), sans doute basé
sur une sélection de matériel, soit à relativiser. Une
nouvelle analyse de l'ensemble du matériel, utilisant
des techniques classiques de fouille en stratigraphie,
pourrait apporter d'autres conclusions.
2.4.
Un site en relation étroite avec la Palestine
La
découverte de tout un ensemble de matériel se rattachant
à la Palestine est l'une des problématiques les plus
pertinentes de Ma’adi. La céramique de type palestinien
(Ware V de Rizkana/Seeher) se compose de quelques
grandes jarres à anses ondulées (ann. I) ainsi que de
nombreuses petites jarres au contenu indéterminé, dont
des cruchettes (ann. K).
L'outillage lithique, présente de nombreuses lames
palestiniennes dites "canaanéennes". Ce matériel se
rattache au début du Bronze Ancien I palestinien (BA Ia).
La présence de matières premières exotiques, telles le
bois de cèdre, le cuivre du Wadi-Arabah et le bitume de
la Mer Morte, montre l'importance des échanges de la
population de Ma’adi avec la Palestine au milieu du IVe
millénaire.
Le
positionnement chronologique de ce matériel par rapport
aux cultures palestiniennes est encore problématique.
Néanmoins la plupart des vases se rattachent au début du
Bronze Ancien I (BA Ia) palestinien (Il n'y a aucun vase
d'époque chalcolithique ) contemporain de l'époque de
Naqada Ic-IIa (La fin de la culture de Ghassul-Beersheva
sur la base des dates de Shiqmim I prend place vers 3700
BC [T. Levy,
1992, Nile Delta, 352-353].
Le début du Bronze Ancien I
[BA Ia] sur les bases des dates C14 du village minier de Wadi-Fidan 4
[que l'on doit
replacer dans le BAIa, L. Watrin, Congrès de Cambridge,
1995] se place
autour de 3620 BC [R.
Adams and H. Genz, PEQ 127,
[1995],
19]. Les
datations C14 provenant des plus récentes fouilles sur
le secteur médian de Ma’adi donnent 3650 BC
[Caneva et al.
1987 : 106].
Cette date correspond aux importations palestiniennes (BAIa)
que l'on trouve sur le site). A ce propos, l'ensemble de
vases palestiniens récemment identifié à Bouto I par D.
Faltings (D. Faltings, 1995, Seventh International
Congress of Egyptologists, Cambridge) et qui pourrait
être contemporain de la fin de l'époque de Ghassoul‑Beersheva
est différent de celui de Ma’adi (Néanmoins, Bouto
et Ma’adi peuvent avoir un développement
parallèle. Ma’adi peut débuter à Naqada Ia
ou Ib sans avoir de céramique palestinienne et en
disposer plus tard à partir de Naqada Ic-IIb).
Cela entraîne une remise en question de la chronologie
de la culture dite de « Ma’adi‑Bouto » (qui nous semble
par ailleurs être une mauvaise terminologie) qui est
sans doute plus ancienne qu'on ne l'avait cru jusqu'à
présent. Bouto I, sur la base du matériel palestinien et
de quelques possibles « copies » de beaker
naqadien, est sans doute contemporain de la fin du
badarien et de Naqada Ia et non pas de l’époque beaucoup
plus tardive de Naqada IIb comme le pensent T. Von der
Way et K . Köhler (Dans cette perspective, la présence
d'un vase palestinien chalcolithique dans une tombe
badarienne à Hammamiya [Brunton,
1928 : XVI] ne
serait plus le seul indice en Egypte de contacts entre
les deux régions à une époque aussi ancienne).
De même, la céramique importée à Ma’adi pose
problème. Si son origine est palestinienne au sens
large, les régions de production ne sont pas connues en
l’absence d'analyses pétrographiques. De même, aucune
analyse des résidus organiques contenus dans les
récipients n'a été pratiquée, nous ne savons donc pas ce
que les palestiniens exportaient comme denrées dans le
Delta.
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2.5. Une
problématique spécifique du cuivre ?
Selon les analyses métallographiques (A.
Hauptmann, in Rizkana/Seher, 1989, Ma’adi III,
137-141), le cuivre de Ma’adi proviendrait du
Wadi-Arabah, en particulier de Feinan en Jordanie.
Cette problématique nous semble centrale dans les
échanges égypto-palestiniens. Pourtant les plus
récentes publications sur le site (Ma’adi III),
insistent sur le « fait » qu’il n’existerait pas de
transformation du cuivre à Ma’adi, le minerai étant
seulement utilisé pour la cosmétique. Pourtant, la
présence de lingots (fig. 9) et d'outils en cuivre
(haches) n'ayant –en l’état des fouilles publiées-
aucune contrepartie en pierre, pourrait
éventuellement indiquer un remplacement
technologique, le métal succédant au lithique ; de
nombreux autres indices plaident pour une
métallurgie locale (e. g. comme une hache
prise dans son déchet de fonte), malgré, certes,
l’absence de tout vestige de four métallurgique ou
creuset. Pour autant la provenance locale des
céramiques de Ma’adi ne fait aucun doute sans que
l’on ait retrouvé un seul four de potier sur le
site. L’absence de four n’est donc pas un argument
déterminant d’autant que les quartiers spécialisés
n’ont pas été retrouvés (i. e. pas d’atelier
de taille de basalte). On pourrait donc penser que
les quartiers artisanaux spécialisés (cuivre,
basalte...) de Ma’adi se trouvent peut-être sur la
partie occidentale du site qui n'a presque jamais
été fouillée et sur laquelle nous proposons une
intervention.
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Figure 9: Deux lingots en cuivre
découverts à Ma'adi
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3. CONTEXTE D'INTERVENTION ET MÉTHODOLOGIE
3.1. Nature de l'opération,
conditions techniques d’intervention
Lors de la prospection de surface
réalisée en 1996 sur le secteur occidental du site,
au sud de l'enceinte de la station de radio, nous
avons redécouvert la structure semi-enterrée en
pierre fouillée par F. A. Badawi et identifié une
série de petits monticules et de couches
archéologiques affleurantes pouvant être interprétée
comme les vestiges du village préhistorique (Le
matériel archéologique se compose de matériel
lithique [lamelles,
pointes de flèches, etc...]
et céramique [fragments
de pithoï, céramiques globulaires, bols, etc...].
Il est caractéristique de la civilisation de Ma’adi.
On notera aussi la présence de quelques fonds de
jarres à fond pointu qui d’après nos recherches
[L. Watrin,
« Copper Drops and Buried Buildings : Ma’adi’s
Legacy as a Predynastic Delta Trade Capital »,
2 000],
pourrait confirmer une phase d'occupation tardive du
site dans son secteur occidental. Aucun autre
matériel n'appartient à une époque postérieure en
dehors de quelques inclusions modernes). Les
stratigraphies encore accessibles montrent un mètre
de puissance archéologique.
L'opération proposée pourrait se faire,
dans un premier temps, sous la forme d’un diagnostic
archéologique sur ce secteur (soit par une tranchée
de sondage, soit par un décapage extensif en aire
ouverte) permettant de vérifier les hypothèses
actuellement formulées. La confirmation de la
richesse du site pourrait, le cas échéant, donner
lieu à une fouille programmée.
La zone occupe une surface minimale
d’environ 10 000 m² (quadrilatère de 100 x 100 m).
L'altitude moyenne de la basse terrasse à Ma’adi
ouest est de 37 m (fig. 3-4. Le site semble a
priori avoir bénéficié de bonnes conditions de
fossilisation, il est en effet scellé par des dépôts
de sables éoliens.
3.2. Traitement statistique du
matériel
L’étude de la stratigraphie du site et
des mobiliers associés nécessite l'utilisation
d'outils statistiques informatiques ; en effet,
l'abondance du matériel céramique et lithique est
telle que son traitement par des moyens humains
prendrait vite des proportions ingérables.
La réalisation d’une fouille
stratigraphique dans un tel contexte permettrait
donc non seulement d’établir les critères
typo-morphologiques des assemblages céramiques et
des autres mobiliers mais aussi de définir au sens
large l’évolution des faciès culturels sur une
période précise et de les confronter à celles déjà
définies par les sites fouillés ou en cours de
fouille (Bouto, Minshat‑Ezzat). De ce point de vue,
Ma’adi pourrait devenir l’un des jalons majeurs de
la chronologie du IVe millénaire.
En parallèle, c’est aussi l’évolution de
l’habitat et de ses structures qu’il sera possible
de caractériser, ce qui n’a pas été fait dans les
fouilles anciennes en raison de l’absence de toute
approche de ce type.
3.3. Quelques données techniques
L’opération se placerait sous la
responsabilité scientifique de l’Université de
El‑Azhar, laquelle négociera les autorisations
auprès du SCA.
L'encadrement peut être assuré par
convention par des archéologues professionnels, F.
A. Badawi, professeur à l’Université de El-Azhar
assisté de membres du GREPAL : L. Watrin,
responsable d'opérations de fouille de sauvetage en
Ile-de-France (AFAN) et P. Brihaye,
archéologue-informaticien (DRAC de Rennes).
Des étudiants dépendants des Universités
de El-Azhar, de l’Université du Caire (Département
de Géographie) et du SCA pourront s’intégrer et pour
les étudiants se former à la recherche archéologique
préhistorique.
Le stockage du matériel archéologique
peut se faire dans le magasin de fouille de Ma’adi
après accord avec l’Université du Caire (Département
de Géographie).
Le coût d'une telle opération peut se
chiffrer à 25 000 $ pour une campagne d'un mois et
demi.
Une prospection électromagnétique
pourrait être conduite sur le site afin de localiser
d’autres structures d’habitat. L’identification de
nouvelles constructions en pierre semi‑enterrées est
en effet une hypothèse majeure de la reprise des
fouilles à Ma’adi.
Une participation financière de
l’Europe après présentation du projet aux autorités
compétentes est souhaitable. Ma’adi pourrait de ce
fait se présenter comme un projet de coopération
internationale prometteur.
|
CONCLUSION
Le village de
Ma’adi se trouve aujourd'hui dans la banlieue sud du
Caire. Partiellement détruit par le développement de
la ville moderne de Ma’adi, il s'étendait sur
environ 1200 m (E-O) pour une largeur de 250 m (N-S)
sur une basse terrasse du Nil. Les secteurs oriental
et médian du site ont été détruits par le complexe
résidentiel de Degla‑Ma’adi. Seule la partie
occidentale du village, au sud du centre de
télécommunication égyptienne, est aujourd'hui
intacte mais menacée de destruction rapide. C'est
dans cette zone que ce projet vise à évaluer les
dernières traces de ce village avant l'arrivée
probable de l’urbanisation.
L'histoire du site
de Ma’adi se confond avec celle de la Basse Egypte.
Les fouilles révèlent les vestiges d'un village doté
d'une architecture inédite pour la vallée du Nil. La
présence notamment de constructions semi-enterrées
d'inspiration "étrangère", appartenant sans doute à
des palestiniens installés dans le village, atteste
d'un haut degré d'intégration sociale.
La mise en place de moyens modernes
d'investigations devrait permettre d'obtenir dans
les meilleurs délais des résultats visant à mieux
cerner les différentes problématiques de ce site
unique dans l'histoire intra et extra régionale et
d'apporter de nouvelles données sur la préhistoire
de la Basse Égypte. Dans cette perspective, notre
projet apparaît comme une véritable fouille de
sauvetage qui doit avoir lieu le plus tôt possible.
|
BIBLIOGRAPHIE
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and Buried Buildings : Ma’adi’s Legacy as a
Predynastic Delta Trade Capital », in Bulletin of the Egyptian Geographical
Society n° 74, (BEGS 74),Le Caire,
pp. 163-184.
ANNEXES
|
 |
 |
A : Stratigraphie de
Ma'adi (secteur médian, 1996).
Vue de l'ouest |
B : Stratigraphie de
Ma'adi (secteur médian, 1996).
Vue du sud
|
|
 |
C: Vue générale de la structure
semi-souterraine vue du sud.
|
 |
D: Vue générale de la structure
semi-souterraine vue de l'est.
|
 |
 |
E: Structure excavée
(détail): parement et pied droit de
l'ouverture. |
F: Structure excavée
(détail): détail de l'angle nord-ouest avec
deux états de réfection.
|
|
 |
 |
G: Poterie ma'adienne.
Jarre globulaire en céramique noire et jarre
à base annulaire en céramique rouge.
|
H:
Poterie ma'adienne. Pithoï. |
|
 |
 |
I: Céramique palestinienne
de Ma'adi. Jarre (importation).
|
J: Vaisselle en pierre:
vase en basalte. |
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 |
 |
K: Céramique palestinienne
de Ma'adi. Cruche (locale).
|
L:
Massues discoïdales. |
|
 |
M : Chronologie
régionale (adaptée d'après Samson, vol. I, 1995). |
|
Article de
El-Wafd (17 avril 1997), arabe
Article de El-Wafd (17 avril 1997), français |
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Le détournement d'un
projet
Le projet de reprendre
les fouilles sur le secteur ouest de Ma'adi résultait
des travaux conduits sur cette zone en 1986-87 par Fathi
Afifi Badawi et en 1995-96 par Luc Watrin sous la
direction de Ibrahim Rizkana. Il s'agissait du premier
projet initié par le GREPAL en Egypte. Un projet
conjoint réunissant l'Université du Caire, l'université
de El-Azhar et le GREPAL vit le jour en 1997. La même
année le DAI fut contacté afin d'aider au financement
des opérations. Le DAI accepta la proposition mais dans
le même temps déposa son propre projet de fouille auprès
du SCA, sur ce même secteur, sans en aviser ses
partenaires. Il obtint une autorisation de fouille à son
seul profit bien avant le GREPAL et les universités
égyptiennes à l’origine du projet. Cette captation d'un
projet franco-égyptien par l'Institut allemand sous
l'autorité de Reiner Stadelmann et Gunter Dreyer est
très regrettable et montre les procédés parfois peu
orthodoxes utilisés par certaines Institutions
étrangères en Egypte. |
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